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Interview : Eric de Valroger, premier VP du CD de l'Oise

Rencontre avec Éric de Valroger, membre du Bureau de l’Entente, vice-président de l'Agglomération de la région de Compiègne et de la basse Automne (ARC) et premier vice-président du Conseil départemental de l’Oise; à ce titre, il est aussi président du SDIS de l’Oise. L’adhésion de l’ARC a été entérinée lors du comité syndical de l’Entente Oise-Aisne le 19 décembre 2018.

 

Entente Oise Aisne : Pour quelles raisons l’Agglomération de la région de Compiègne et de la basse Automne (Oise) a-t-elle décidé d’adhérer à l’Entente pour la prévention des inondations ?

Eric de Valroger : En premier lieu, je pense qu’il y a la nécessité de faire preuve de solidarité pour toutes les problématiques de l’eau. Quand bien même la nouvelle législation incite les intercommunalités à prendre davantage de responsabilités en la matière, un certain nombre d’élus - dont je fais partie - sont convaincus que ces logiques de solidarités dépassent largement les frontières de l’intercommunalité et que, de ce fait, se retrouver dans l’Entente pour résoudre des problématiques qui sont à l’échelon de bassin et non plus à l’échelon d’une intercommunalité, est indispensable.

Ensuite, l’Entente est connue et reconnue pour son expertise. Même si à l’ARC nous avons aussi une expertise, il y a malgré tout des spécialités qui relèvent véritablement de l’Entente.

Il existe aussi une raison plus historique : il ne faut pas oublier que le président de l’ARC a été dans le passé président de l’Entente. Le siège de l’Entente nous fait l’honneur d’être sur la Ville de Compiègne, pour cela aussi ce serait difficile, dans de telles circonstances, de ne pas être adhérent.

 

EOA : Le linéaire important de digues sur le Compiégnois, qui seront désormais gérées par l’Entente, a-t-il également pesé sur cette décision ?

EdV : Je pense que c’est quelque chose que l’on aurait pu continuer à assurer, mais cela demanderait des effectifs à recruter, etc., donc autant laisser faire l’Entente qui a déjà les ressources et les compétences pour cela.

 

EOA : L’ARC est-elle également attentive à la stratégie de bassin portée par l’Entente ?

EdV : Bien sûr !  Nous avons connu des épisodes d’inondations à certaines périodes et, pour nous qui nous situons en aval d’autres collectivités territoriales de l’Entente, cette solidarité est d’autant plus nécessaire.

Connaissant très bien nos problématiques dans le Compiégnois, il est important de pouvoir se retrouver entre élus, responsables, dans une même structure, afin de mettre le niveau de risque d’inondation à un échelon raisonnable pour l’agglomération. Pour cela, nous devons réaliser des ouvrages et des investissements en amont.

Le fameux projet de Vic-sur-Aisne est extrêmement important pour l’avenir. Il aura des conséquences immédiates sur le risque inondation. Non seulement l’agglomération de Compiègne seule ne pourrait pas fournir l’effort d’investissement pour un tel projet, mais ensuite elle ne pourrait faire valoir sa compétence puisque le projet n’est pas sur son territoire. D’où l’importance de cette stratégie de bassin.

 

EOA : Le Compiégnois a été identifié comme Territoire à Risque Important d’inondation (TRI) et trouve sa place dans le Programme d’action et de prévention des inondations (PAPI) d’intention de la vallée de l’Oise. Quels sont les enjeux de ce PAPI d’intention pour l’ARC ?

EdV : Il faut bien comprendre que pour nous, les enjeux sont considérables. D’abord parce que nous avons des zones d’habitations qui sont directement exposées au risque d’inondation et nous l’avons bien connu lors des épisodes d’inondations qui ont marqué notre histoire... Et puis, il se trouve également que nous avons des zones d’activités situées au bord de l’Oise, notamment la zone industrielle nord de Compiègne, et s’y trouvent des entreprises d’importance. Ne pas être capable d’assurer une certaine sécurité à ces sites industriels, c’est nous exposer au risque de voir des acteurs économiques importants préférer d’autres sites que le nôtre. Cela aurait des conséquences considérables en termes d’emploi. L’agglomération a déjà été traumatisée par l’épisode Continental alors même que cette entreprise n’est pas partie pour des problématiques d’inondations. Cela a été un tremblement de terre pour notre agglomération. On doit se donner un maximum de chances dans notre intercommunalité pour préserver les emplois et faire en sorte que les sites industriels existants soient au maximum en sécurité.