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Vers une démarche PAPI sur les crêtes préardennaises

Crue de la Foivre, janvier 2009, à Wignicourt (08).
Crue de la Foivre, janvier 2009, à Wignicourt (08).

En 2010, suite à des problématiques de ruissellement ayant frappé de nombreux enjeux le long des affluents de la rive droite de l’Aisne dans les Ardennes, la Communauté de communes des crêtes préardennaises a décidé de lancer une étude de diagnostic. Avec le soutien de l’Agence de l’eau et de l’Entente, le programme de l’étude a été élargi à une recherche de restauration des milieux aquatiques, de maîtrise des ruissellements et de recherche de sites d’écrêtement des crues sur les parties aval des affluents.

Restituée en 2012, cette étude est restée orpheline de maître d’ouvrage hormis sur les parties de territoires où les ASA entreprenaient des travaux d’entretien et de restauration de cours d’eau depuis de nombreuses années. Si l’Entente a envisagé de prendre la maîtrise d’ouvrage de certains travaux, le contexte de tension autour du projet de Savigny-sur-Aisne n’a pas permis de conclure les partenariats nécessaires à la mise en place d’un programme ambitieux.

L’abandon du projet de barrage par l’Entente a ouvert à l’examen de pistes de gouvernance autour de la GEMAPI de façon plus sereine et, à l’issue de l’étude de gouvernance conduite par le cabinet Espelia sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté de communes des crêtes préardennaises pour les compte des huit EPCI du département, chaque EPCI va pouvoir choisir comment il va appréhender cette compétence nouvelle. S’agissant de la prévention des inondations, les deux EPTB (Entente Oise Aisne et EPAMA sur le versant Meuse) ont proposé leurs services tandis que différentes variantes ont été examinées pour la structuration de la compétence GEMA.

Dès lors que les EPCI ardennais concernés par la rivière Aisne et ses affluents adhéreraient à l’Entente, celle-ci leur proposerait de monter un PAPI d’intention sur ce territoire, s’appuyant sur le diagnostic de 2012 et approchant la problématique du ruissellement à l’aune des outils qu’elle a mis en œuvre avec succès sur d’autres départements (haies et fascines sous conventions, gabions, etc.). Faute d’envisager des ouvrages d’écrêtement des crues sur les hauts bassins de l’Aisne et de l’Aire, des protections rapprochées pourraient être envisagées sur les communes les plus exposées comme Attigny, le rethélois et Château-Porcien. La recherche de mesures compensatoires à une échelle élargie est un atout supplémentaire dont dispose une collectivité qui rassemble les territoires le long d’une même rivière, faisant la démonstration si besoin de l’intérêt de la recomposition des acteurs autour de la GEMAPI.

La prochaine étape va donc consister, pour les EPCI, à procéder, s’ils font ce choix, aux différents transferts de compétence. L’Entente, au vu des adhésions reçues, organisera ses services pour initier une démarche prometteuse et attendue depuis plusieurs années par de nombreux sinistrés.