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La mission d’inspection des PPRI de la vallée de l’Oise rend ses conclusions

La révision des PPRI de la vallée de l’Oise dans le département de l’Oise a fait l’objet de vigoureuses contestations, notamment sur le compiégnois. Une manifestation d’un millier de personnes emmenée par les élus locaux, le 30 septembre 2017, consacrait la fronde contre, d’une part, une zone à risque d’une superficie doublée par rapport au PPRI de 1996 et, d’autre part, un règlement jugé trop contraignant. Soucieux d’apaiser les tensions, le Préfet de l’Oise avait sollicité le ministère de l’écologie en appui, celui-ci missionnant deux inspecteurs généraux du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) pour analyser la démarche et le projet de PPRI.

Ce vendredi 28 septembre, soit au terme d’un an d’entretiens, d’analyses et d’expertises, les deux inspecteurs rendaient leurs conclusions devant une centaine de participants attentifs : élus locaux venus en nombre, services, industriels.

S’agissant de l’aléa (l’emprise de la zone à risque), le CGEDD confirme la pertinence du modèle avec une précision d’une dizaine de centimètres jugée satisfaisante. Toutefois, des zones précises pourront faire l’objet de modélisations plus fines.

Ce point a conduit l’Entente Oise Aisne, présente, à attirer l’attention sur le secteur de la confluence Oise Aisne. En effet, l’Entente et le Service de prévision des crues (SPC) Oise Aisne partagent un modèle qui a fait ses preuves par la qualité des prévisions en cas de crue, année après année. Il conduit globalement à des niveaux de référence similaires à ceux produits par l’Etat sur l’ensemble de la vallée, hormis sur la confluence où les simulations font apparaître un aléa environ 40 cm plus bas, ce qui est considérable. Et ce secteur présente de forts enjeux puisque la zone industrielle nord de Compiègne et environ 5000 habitants de la commune de Margny-lès-Compiègne sont tributaires de ces niveaux.

En réponse, les inspecteurs ont confirmé que ce secteur faisait bien partie des sites sur lesquels un complément de modélisation pourra être réalisé. L’Entente appelait alors à une économie des deniers publics en proposant le recours aux services du SPC ou de l’Entente — ce qui est équivalent, même modèle, mêmes hydrogrammes.

S’agissant du règlement, les inspecteurs ont confirmé sa compatibilité avec la doctrine nationale en soulignant toutefois un niveau de détails surabondant et la lourdeur de l’instruction qui en résulte. Aussi, un appel à la simplification était salué par l’assistance, de même que le message récurrent "d’objectif de performance", laissant le jeu ouvert dès lors que le projet offrirait des garanties de résilience.

Plus à la marge, des recommandations ont été formulées sur la sanctuarisation des zones d’expansion de crues et la simplification des contours des différentes zones pour une meilleure lisibilité.

En conclusion, le Préfet mettait en perspective les prochaines étapes et leur calendrier, avec un objectif d’un document plus consensuel à un horizon d’un à deux ans.

ressources liées

Rapport d'inspection du CGEDD
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