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La commission Oise amont se réunit à Buire

La commission hydrographique Oise amont (02) s’est réunie le 9 mars 2021 sous la présidence de Jean-Jacques Thomas, maire d’Hirson et président de la Communauté de communes des Trois rivières. Les différents présidents des EPCI du territoire étaient présents, ainsi que les maires de certaines communes touchées par la crue de février 2021 – dont Origny-Sainte-Benoîte –, les services de l’Etat (DDT de l’Aisne, SPC Oise Aisne, OFB…) et les partenaires (Union des syndicats d’aménagement et de gestion aquatique de l’Aisne, syndicat du bassin versant de l’Oise amont, syndicat Oise aval axonaise…).

La première partie de la réunion a permis de partager un état des lieux sur l’organisation de la compétence GEMAPI sur le territoire, les actions menées et les différentes problématiques liées à la gestion des inondations. L’occasion a été donnée de faire un retour sur la crue du début d’année et de revenir sur le fait que les barrages Proisy et de Montigny-sous-Marle n’ont pas régulé cette crue quinquennale. La demande de pouvoir activer les barrages pour des crues de cette ampleur, causant les premiers dommages (routes coupées, caves inondées, peu de maisons touchées), est régulièrement relayée par les élus et la presse locale. Jean-Michel Cornet, directeur de l’Entente, a ainsi expliqué que les inondations surviennent généralement suite à la succession de plusieurs pics de crue (cinq pics consécutifs observés entre le 19 janvier et le 9 février 2021). Or, les pluviométries annoncées restent relativement peu fiables au-delà de 48 heures. Pour cette raison, on ne peut donc délibérément prendre le risque de remplir l’ouvrage pour les premières crues de faible ampleur, sous peine de ne pas pouvoir capter le pic le plus important : celui qui causerait des dommages majeurs (maisons inondées, vie humaines menacées, activités économiques et services publics paralysés…). Jean-Jacques Thomas a eu l’occasion de le rappeler : "les barrages ne sont pas la solution à tous les problèmes". Des solutions locales complémentaires doivent donc être recherchées, telles que des protections locales (murets, batardeaux…) voire d’autres bassins. La Commission concluait ce point par le déplacement à planifier d’une équipe de l’Entente à Origny-Sainte-Benoîte pour mener un premier diagnostic en vue de solutions de proximité.

Des échanges ont aussi porté sur le système d’alerte. L’intérêt à la mise en place d’un outil de modélisation de la propagation des crues était manifeste : il semble nécessaire de traduire les informations communiquées par Vigicrues, sous forme de cartographies par exemple, mais également d’apporter une certaine visibilité en termes de prévision. Une traduction claire des données est nécessaire aux élus pour l’anticipation et la gestion de crise. Cependant, le SPC rappelait toutes les précautions qui doivent être prises dans une communication autour d’une prévision des inondations, au regard du manque de fiabilité des données pluviométriques au-delà de 48h et de la précision des modèles. D’autant plus qu’il subsiste des questions de légitimité, puisque le SPC est le seul acteur habilité à communiquer des prévisions sur le réseau surveillé (stations Vigicrues).

Enfin, l’Union des syndicats a présenté les actions en cours et à venir de leurs membres, dont le syndicat de l’Oise aval axonaise et le syndicat du bassin versant de l’Oise amont (SIABOA). De nombreuses actions sont menées autour de la restauration de la continuité écologique et de travaux d’hydromorphologie. Certaines de ces actions GEMA jouent un rôle dans l’ampleur des inondations : c’est notamment le cas de la suppression des seuils (effacement du barrage du Pas Bayard en cours et arasement du seuil de Sougland à Saint-Michel par le SIABOA, ou encore du programme de desembâclement des rivières. Les syndicats mènent également des actions de maîtrise du ruissellement et de l’érosion, avec une assistance à maîtrise d’ouvrage assurée en interne par l’Union des syndicats. Les différentes présentations en commission ont témoigné d’une structuration bien avancée sur le territoire en matière de GEMAPI, dans une logique de complémentarité établie entre les acteurs. Celle-ci a été rendue possible grâce aux choix opérés par les EPCI qui se sont emparés du sujet avec volontarisme.

Nous rappelons que les supports de communication et l'ensemble des travaux de la Commission sont accessibles dans la section dédiée.