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...et maintenant, une crue d'été #5

La crue progresse lentement, très lentement, mais ne faiblit pas. Attendue depuis deux jours sur Condren (02), la voici ce soir avec toujours la même montée en flèche. Le phénomène ressemble à un front d'onde de rupture de barrage qui progresse au ralenti : après un frémissement, la montée a lieu en quelques heures puis le niveau élevé se maintient assez longtemps (voir illustration ci-jointe). Pour autant nous rappelons que les débits sont relativement faibles au regard des hauteurs, ces dernières étant augmentées du fait des conditions très défavorables d'écoulement dans le lit majeur (végétation dense).

Sur l'Oise, nous saurons d'ici quelques heures à quel niveau la crue va se stabiliser sur Condren. Quoi qu'il en soit la cote de 2,30m est déjà dépassée, de sorte que le risque d'inondation devient tangible sur Appilly. Le Préfet de l'Aisne vient de prendre à l'instant un arrêté invitant VNF à fermer une des deux vannes du siphon de Manicamp dès demain matin (donc ce mardi 20 juillet matin).

La crue va très prochainement entrer dans le département de l'Oise et conduire, là aussi, à des montées très rapides des eaux, qui peuvent d'autant plus surprendre que la pluie remonte maintenant à presque une semaine et que le beau temps s'est installé sur le bassin; la vigilance a donc baissé et les riverains sont passés à autre chose. Les messages de prévention doivent être appuyés.

Sur l'Aisne, la crue quitte le département des Ardennes en y ayant fait de nombreux dommages : évacuations à Givry et inondations sur Rethel notamment. Sur Berry-au-Bac (02), première station du réseau Vigicrues dans le département de l'Aisne, le niveau monte assez vite et se rapproche de la cote de décembre 1993, preuve que le phénomène ne mollit pas. Là aussi, nous alertons les populations le long de la rivière à être particulièrement vigilantes sur la montée rapide et surprenante dans son ampleur, d'autant plus en juillet et par beau temps.

Plus que jamais, la situation reste critique tandis que les deux fronts se rapprochent des sites densément urbanisés.