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Les dommages agricoles dans l’Oise

Ce 27 août, l’Entente répondait à l’invitation de la Préfète de l’Oise, Mme Corinne Orzechowski, afin de participer à la cellule de crise relative aux dommages consécutifs à la crue du mois de juillet. La réunion s’est déroulée à Baboeuf, dans le noyonnais, en présence des services de l’Etat (DDT), de la Chambre d’agriculture et de la FDSEA de l’Oise, des Jeunes agriculteurs, de représentants du Conseil régional des Hauts-de-France et du Conseil départemental de l’Oise. Après un état des lieux, l’objectif était de faire un point sur les mesures d’accompagnement mobilisables et d’apporter des explications sur la récurrence des crues et la rareté des inondations estivales. 

Les pluies de la mi–juillet, d’une rare intensité en cette saison, ont conduit à 100 à 130 mm d’eau cumulés entre le 13 et le 16 juillet sur une grande moitié du bassin Oise Aisne, notamment sur les têtes de bassin. Eric Labarre, représentant local de la FDSEA, a décrit les préjudices subis localement : des pâturages sous les eaux, des troupeaux évacués des champs, des pertes de récolte et de fourrages pour les animaux, estimant à environ 1000 hectares d’exploitation ravagés par l’inondation subie le 24 juillet et concernant près de 80 exploitations dans l’Oise. Sur ce secteur Natura 2000, de nombreuses parcelles font en effet l’objet de fauches tardives pour la préservation de la biodiversité (Mesures agroenvironnementales et climatiques).

Rapidement, les échanges ont porté sur la notion de "service rendu" par la profession agricole : les secteurs urbanisés seraient protégés grâce à l’inondation en amont des champs en lit majeur. Jean-Michel Cornet, directeur de l’Entente Oise-Aisne, a expliqué que le laminage des crues est un phénomène naturel, et que globalement, les zones urbaines se sont développées en tenant compte des crues d’un niveau environ décennal, celui-ci intégrant depuis toujours les effets du laminage naturel. C’est le fait que cet épisode se soit déroulé en plein été, à l’époque des moissons, qui en fait un épisode exceptionnel. Par ailleurs, la situation sur le territoire noyonnais n’a aucunement été exacerbée par un quelconque ouvrage ou barrage de navigation, et ne dépend donc d’aucune intervention humaine. C’est la quantité de pluie, tandis que les rivières étaient déjà chargées depuis le mois de mai, qui fut la cause de ces inondations. Et la végétation, particulièrement dense en cette saison, a causé un exhaussement du niveau de l’eau dans les champs, et en a ralenti l’évacuation. 

Le cœur des échanges portait alors sur le système assurantiel – qui se désengage face à une certaine récurrence des événements, et le système des calamités agricoles, mal adapté, dont les critères cumulatifs rendent l’éligibilité rarissime pour les exploitants en cas de sinistre. Madame la Préfète acquiesçait sur la nécessité d’élaborer de façon concertée un nouveau dispositif mieux adapté aux besoins. La réflexion sur les indemnisations se poursuivra dans les prochains mois à l’échelle des Hauts-de-France, en lien avec le Préfet de Région, la Région, les départements, les chambres d’agriculture et les syndicats agricoles. 

Enfin, la question récurrente du manque d’entretien des cours d’eau s’est invitée dans la réunion. Le débit de débordement des rivières, déjà bas sur ce secteur, se trouve aggravé par l’envasement progressif du lit mineur. La profession agricole a demandé que chaque acteur prenne sa part dans l’entretien des cours d’eau, ce qui constituerait déjà une première réponse.