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Interview : Hubert Compère, adjoint au maire de Mesbrecourt-Richecourt

Et président de la commission hydrographique de la Serre au sein de l’Entente, président du syndicat de la Serre Aval (02).

Quelles sont les problématiques d’inondations sur le Pays de la Serre ?

Le territoire compris entre Montigny-sous-Marle et la Fère est propice aux inondations. En effet, en amont de Marle, les pentes sont très inclinées, ce qui provoque un fort débit. Après Marle, la topographie est plus plate, ce qui favorise la stagnation de l’eau et par voie de conséquence, les inondations. Nous avons vécu, en 2021, deux crues mémorables, en janvier puis en juillet. Chaque crue est différente mais nous permet de mieux connaître notre territoire et ainsi de définir les solutions les plus adaptées.

 

En sus du barrage de Montigny, voyez-vous des pistes d’actions complémentaires pour réduire ce risque ?

Rappelons que le barrage de Montigny-sous-Marle est calibré pour une crue trentennale et permet une rétention de 1,9 million de m3 d’eau. Il a été conçu pour protéger les communes en aval et ce, jusqu’au Chaunois. Il me paraît néanmoins nécessaire d’agir également sur tout le bassin amont/aval. Je pense notamment qu’un bon entretien des cours d’eau et des petits fossés favorise l’écoulement et le ressuyage d’eau. Il réduit donc les inondations. C’est en travaillant main dans la main avec tous les acteurs concernés (syndicats de rivières, DDT, propriétaires d’étangs privés, chambre d’agriculture…) et en synchronisant nos actions que nous réduirons encore et encore ce risque.

 

Sur ce territoire rural, l’articulation entre ruissellement et inondation ne mérite-t-elle pas d’être explorée plus avant ?

Le ruissellement est un enjeu majeur pour de nombreuses communes et provoque coulées de boue ou inondations, tout comme le débordement des cours d’eau. C’est pourquoi, il est impératif d’entamer une réflexion plus générale sur la mise en place d’actions complémentaires pour lutter contre l’inondation/ruissellement. Cela doit passer par des actions concrètes et localisées par territoire. 

Un simple exemple, sur ma commune, Mesbrescourt-Richecourt, j’ai entamé un diagnostic des surfaces imperméabilisées (routes, trottoirs, chemins communaux…). Cela représente 7 ha qui empêchent l’eau de s’infiltrer dans les sols. À nous de créer des bassins tampon pour pallier ce manque. 

Je reste persuadé que les solutions existent et que c’est par l’échange et le retour d’expérience que nous y arriverons. On doit apprendre les uns des autres…